Trois mouvements se sont récemment précipités:
- de l’agriculture à l’industrie et au savoir,
- du vertical au transversal et au matriciel, et
- de l’information à la communication et au partage.
On n’a rien inventé mais seulement généralisé la pratique du réseau…
- Sans les outils pour faciliter cette transition, on resterait à l’âge tribal, réseau par excellence!Il suffit de se souvenir du premier outil de « bip social » qui permettait d’invoquer sa « tribu ».
- Sans les enfants pour nous montrer l’exemple avec MSN puis maintenant FaceBook, on ne serait peut-être pas aussi poussés à prendre au sérieux cette évolution, et la convoitise attise son utilisation.
- Sans le besoin que nous avons de conserver le lien social, mis à mal par des vies trépidantes qui nous laissent de moins en moins de temps, on se passerait peut-être de tout cela…
Mais, un premier écueil vient de la nature humaine et de ses fondements ancestraux qui, s’ils appellent à la survie individuelle, renforcent éventuellement le lien strictement tribal qui unit les forces. L‘individu est de nature individualiste et sédentaire à la base; il va tout faire pour survivre dans son état premier. Il est aussi de nature « grégaire », celui qui aime suivre un troupeau, ce que l’on retrouve dans les comportements d’imitation typique de nos civilisations. Il peut finalement être sectaire et se limiter à son entourage immédiat, évitant alors toute forme de contact avec les cercles externes. Or, ce que demande le monde moderne, c’est cette ouverture vers l’autre…
Ensuite, il y a l’inhibition initiale à se jeter dans l’eau, ouvrir les outils, se familiariser avec leur utilisation, trouver son réseau, s’organiser pour en être un actif contributeur, etc… Tout d’abord, je fais face à la paresse naturelle que je ressens quand je dois me mettre devant mon PC, si impersonnel! Puis, il y a l’apprentissage qu’il me faut faire, alors que je serais tellement mieux à regarder les oiseaux. Finalement, il me faut engager une utilisation régulière, invoquée par le mouvement incessant des retours d’information, et qui peut me fatiguer avec le temps. L’ergonomie du software comme du hardware a grandement facilité son usage, fort heureusement.
Finalement, il y a la culture et les valeurs du groupe (famille, entreprise, pays) qui ont un impact certain sur la façon dont l’individu appréhende l’outil, son utilisation et son impact. Les fondements éducatifs (famille, école, religion) sont la base de cette culture qui nous imprègne dès notre premier âge et qui va nous marquer du fer rouge; arrive le temps du travail et, ce que l’on retrouve dans son entreprise contribue au renforcement des usages précédents ou vient les compléter; mais, au delà de ces deux dimensions, encore faut-il que les structures institutionnelles s’accordent pour le favoriser! La globalisation a pu effacer certaines des différences mais « chassez le naturel, il revient au galop! ».
Nous vivons une période de transition fondamentale en ce début de millénaire; on attribue à Malraux cette parole bien connue: « le 21ème siècle sera spirituel ou ne sera pas »; parfois on trouve « religieux » à la place de « spirituel » mais, qu’il ait utilisé l’un comme l’autre, il voulait faire passer ce message du rapprochement des hommes.Si la globalisation y a contribué, elle était essentiellement économique et politique; c’est l’informatique qui a pris le relais sur le plan social, à la surprise de tout le monde.
Pour ne citer que le plus « successful », FaceBook a désormais 300millions d’adeptes, pas seulement des enfants en mal de contact social; grâce à ce genre d’outil, on atteint cinq fois plus d’amis qu’auparavant!Certes ils sont « virtuels » mais assurent la « connexion » avec nos prochains, offrant l’avantage de passer outre l’inhibition du premier contact en allant directement aux « common grounds », créant des ponts naturels vers d’autres contacts et, complétant avantageusement son réseau, au risque de se noyer rapidement dans un grand magma.
Et c’est là où il ne faudra jamais perdre de vue l’importance du contact « face-à-face »… On le vit tous les jours en entreprise où l’e-mail qu’on envoie à son voisin de bureau risque de casser le lien social naturel de l’homme.Si l’on ne perd pas de vue ce retour nécessaire sur l’image réelle, l’informatique aura cependant grandement sublimer son rôle initial d’information pour faciliter la communication, qui est échange mutuel et constructif.Cette tendance à l’unification des peuples par le partage est inhérente à notre époque; reste à l’encourager!
Merci Martin pour ce post – je suis entièrement d’accord, il faut savoir garder un équilibre et ne pas « basculer » dans le tout-techno. La bonne vieille manière de réseauter, en face à face, le besoin de se connaître dans la vie réèle, tout ça sera ne sera pas remplacé par les outils numériques – les deux configurations se renforcent.
Cécile