Interview de Jean-Paul Betbèze, chef économiste du Crédit Agricole, publiée dans la newsletter de la Fondation Robert Schuman en mai 2012

 » Oui, il faut éviter la sortie de la Grèce de la zone euro, pas seulement pour la Grèce, mais pour la zone euro elle-même. Pour la Grèce, la chose est évidente : une sortie impliquerait en effet une forte dévaluation de la drachme, disons 50%, avec un effet immédiat de renchérissement des prix des produits importés, mais sans être sûr du tout que la Grèce puisse exporter autant, et aussi vite, compte tenu de ses créneaux. Le tourisme pourrait certes fournir un rebond rapide, puisque la baisse de la devise pourrait en bonne partie être répercutée dans la baisse des prix, mais il faut bien sûr que le pays ne présente pas, aux yeux des vacanciers, de risques. Quant aux capacités d’exportation, elles supposent certes que les produits grecs devenus moins chers trouvent preneurs, mais surtout que les entreprises résistent au choc. Or tel n’est pas nécessairement le cas, compte tenu de la faiblesse du tissu productif et de la faiblesse des banques. Le risque est en fait celui d’un choc dépressif très fort, plus fort que le jeu  » habituel  » de la dévaluation qui suppose des gains à l’export supérieurs au renchérissement des produits importés. »

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