Le brossage de tête d’octobre 2022, une expérience autour de 3 thèmes,
Notre brossage de tête d’octobre était, comme toujours, expérimental. Contrairement à nos brossages de tête antérieurs, où nous ne traitions qu’un seul sujet, nous avons tenté de traiter trois sujets présentés par des boostzoniens, afin de voir comment nous pouvions dialoguer collectivement, rapidement, sur des sujets divers et sensibles, si une telle formule avait un sens, si ces idées nous amenaient à des questionnement plus profonds, si l’enthousiasme des présentateurs pouvait-être encouragé (rappel : les brossages de tête veulent sur le fond voir comment mettre de l’enthousiasme dans les trois décennies nous amenant à 2050).
J’essaye ci-dessous de tirer quelques conclusions, plus sur la forme de nos laboratoires brossages que sur le fond des sujets abordés afin d’en tirer quelques leçons pour nos prochains brossages.
Nous allons continuer de chercher des formules décalées sur la forme (durée, styles) et quant aux lieux (restaurants, bistrots, ou autres, surprise pour le prochain…). Et nous allons continuer à pratiquer nos échauffements atypiques… (pour rappel cette fois ci ce fut les clichés sur le management).
Trois thèmes riches et énergisants
Les résumés rapides ci-dessous n’ont pas la prétention de décrire les projets en détails mais d’être un rappel pour ceux qui assistaient au brossage et de provoquer un questionnement pour la valeur apportée par nos futurs brossages.
Réinventer le conseil pour les PME
Hanane Bey nous a présenté un projet visant à réinventer le business modèle du conseil aux PME et aux startups. Les grandes lignes de l’innovation qu’elle propose (et elle me pardonnera d’être trop bref) sont : intégralement en conseil à distance, autour d’une valeur ajoutée de la structure centrale analysant les enjeux du client et sélectionnant pour lui les experts spécifiques à solliciter pour quelques heures ou quelques jours de travail de consultant. C’est un peu un équivalent en conseil des speakers bureau des conférenciers ou des modèles de conseil à la demande comme « call _a_lawyer » ou encore GLG (une plateforme très utilisée par les fonds de Private Equity) mais ici clairement ici à destination des PME.
Les participants reconnaissent le besoin de fournir un modèle de conseil abordable aux PME et se sont interrogés sur les enjeux concrets, et profonds, que cela amène autour de, notamment, la définition d’un expert dans le monde qui vient, la motivation de ceux-ci, le réservoir dans lequel les trouver (par exemple de nombreuses questions surgissent autour du rôle des séniors), les enjeux des clients entre le court et le long terme (une question ponctuelle ou une question de stratégie), les questions de confiance, de fiabilité, de confidentialité.
Clairement le besoin existe, clairement aussi les nouveaux outils et les nouvelles façons d’acquérir de la crédibilité et de la légitimité permettent de réinventer les business modèles du conseil, notamment aux PME, clairement enfin le développement du travail à distance et celui du collaboratif permettent d’imaginer de nouvelles formes de conseil. Si cela peut aider à améliorer la compétitivité des entreprises françaises et l’innovation, on se réjouira tous.
Entre temps la structure de Hanane a démarré ! https://www.linkedin.com/company/distncia/
Mieux informer les jeunes sur leurs perspectives de formation et de carrière
Cécile Robert nous a ensuite présenté une idée importante dans la société d’aujourd’hui car correspondant à un trou dans la raquette de l’information des jeunes sur leur avenir : comment impliquer les entreprises dans l’information des jeunes sur les carrières ? Le sujet s’est avéré très vaste et facilement polémique. Où cela se passerait-il par rapport à la raison d’être des entreprises, ? Peut-on imaginer que ce soit une partie de leur responsabilité sociale (dans la RSE) ? Faudrait-il une obligation ou un indicateur ? Comment les enseignants et les politiques recevraient ils de telles initiatives ? Certaines entreprises risquent-elles de confondre recrutement et information ? Aujourd’hui, il y a beaucoup d’anecdotes d’entreprises démontrant leurs savoir-faire ou encourageant les jeunes vers l’artisanat (Hermès, LVMH, les artisans de la restauration de Notre Dame, etc.), cela doit-il être encouragé, industrialisé, rendu obligatoire ? Paradoxalement, cette discussion, sur un sujet reconnu comme essentiel par tous (le manque d’information des jeunes) nous amène sur des vraies questions de société, trop vastes pour un simple moment de brossage de tête. Toutefois il nous semble que c’est un vrai sujet à revoir à nouveau, avec plus de temps.
Permettre aux familles monoparentales d’accéder à du co-living économique et permettant leur réinsertion sociale
Tara Heuzé nous a présenté sa start up en cours de levée de fonds, Commune, destinée à héberger de façon temporaire des familles monoparentales durant leur transition, par exemple après un divorce. La baisse de revenus et la marée de complexité auxquelles sont confrontées ces familles risque souvent de déclencher un cercle vicieux de décadence perçue (ou de trappe à pauvreté dans les pires cas) sociale, émotionnelle et professionnelle. Commune se propose, par un modèle de co-living économique, social et convivial de permettre cette transition.
A cause du manque de temps nous n’avons pu que poser quelques questions à Tara et n’avons pu pratiquer nos brossages collectifs en petits groupes. C’est dommage car de nombreux thèmes ont été soulevés et là aussi la profondeur des questions posées demanderaient un brossage plus intensif et plus long. En particulier, au-delà de la pertinence du business model et de l’idée de la start-up, reconnues par tous, se posent des questions quant aux prochaines années, aux générations futures et à la vie en société. Par exemple : qu’est-ce qu’une famille aujourd’hui, et demain ? En quoi la distinction famille monoparentale pourrait être une nouvelle catégorie sociale (leur poids est considérable dans la société contemporaine et est appelé à grandir) ? Quel devrait être le rôle de l’État dans l’approche de l’enjeu social et économique que cela représente ? Comment articuler la philanthropie d’hier avec les business modèles de demain ? Qui seront les actionnaires de tels modèles, par quoi sont-ils motivés, sont-ils les mêmes que les actionnaires des start-up à impact ? Comment articuler des business modèles privés comme celui-ci et des business modèles liés au logement social ? etc.
Pour suivre Commune, voir https://www.linkedin.com/company/communecoliving/
Leçons pour les prochains brossages
Je tire plusieurs leçons de cette expérience et ces conclusions n’engagent que moi.
Trois thèmes c’est trop
Il nous faut rester sur un seul thème, sinon nous aurons une impression de superficialité et de café du commerce, d’autant plus dérangeante que les sujets sont de vrais enjeux pour les 30 décisives et qu’ils méritent mieux qu’un simple et trop rapide frottement de nos neurones.
Le brossage collectif est essentiel
Nos neurones ont besoin de se frotter les uns aux autres pour s’ouvrir plus, voir des enjeux qui nous étaient invisibles, etc. L’idée fondamentale des brossages de tête est de ne pas avoir d’intervenant mais juste une présentation du sujet puis de pouvoir s’appuyer sur l’intelligence collective qui résulte d’avoir des belles personnes dans la salle (je rappelle la définition d’une belle personne : qui sait écouter, faire résonner dans sa tête et raisonner avec les autres sans dogmatisme).
Cette expérience, et en particulier toutes les propositions que nous avons reçues, nous encouragent à continuer sous la forme de brossages de têtes autour d’un seul thème, dans un lieu original, en petits effectifs.
Merci de tout commentaire.
Les prochains brossages
Nos prochains brossages vont se centrer sur le renouveau nécessaire de la gestion des hommes et des femmes dans l’environnement des trente décisives. Les méthodes RH actuelles paraissent de plus en plus inappropriées, qu’il s’agisse de recrutement, de formation, d’évaluation, de développement, de méthodes de travail, de définition du leadership, de conception des lieux de travail, etc. mais de nouvelles approches n’émergent que péniblement. Les questions ne sont pas anodines et ne dépendent pas que de l’invention de nouveaux outils, elles sont profondes, philosophiques, impliquant la relation entre l’être humain et son travail, son image de lui-même, son image sociale, celle de l’organisation dans laquelle il travaille, les liens entre son travail et ses autres éléments de vie, etc.
Nous envisageons aussi de nouveau des grands laboratoire d’une demi-journée ou d’une journée, on vous tiendra au courant.
Rebooting HR : La guerre des talents n’aura pas lieu : 12 janvier 2023
Bloquez déjà la date du 12 janvier 2023 à de 9 00 à 9 45 pour un zoom rapide et décapant avec Christophe Gillet et ses deux acolytes Fabrice Daverio et Olivier Raviart. Préparez vous, c’est plus qu’un brossage de tête, c’est un décoiffage qu’ils nous promettent !
Pour s’inscrire c’est gratuit et c’est ici.
Retenez aussi la date du 16 janvier à 1900 dans Paris 75008 pour un brossage de tête en présentiel prolongeant ce qui aura été présenté le 12 janvier. Détails à venir.